mercredi 12 janvier 2011

Soutien à Eric Zemmour !

Comme mon ami Christophe Ginisty sur son blog, je condamne cette chasse aux sorcières que l'on pratiquait sous le temps du maccarthysme. 

La Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra) a décidé de poursuivre en justice le chroniqueur du Figaro, de RTL, I>Télé (avec Nicolas Domenach) et de France 2 (chez Laurent Ruquier dans « on n’est pas couché »), Eric Zemmour, pour ses propos «racistes et discriminatoires» concernant les Noirs et les arabes, tenus sur Canal+ le 6 mars dernier. Le Mrap et le Club Averroès ont également protesté contre ses affirmations.

Venu faire la promotion de son dernier livre (Mélancolie Française) dans l’émission Salut les Terriens, présentée par Thierry Ardisson et diffusée en clair, Eric Zemmour s’était opposé à Rokhaya Diallo, présidente de l’association antiraciste les Indivisibles, sur la question de l’intégration des immigrés en France. Alors qu’ils évoquaient les contrôles d’identité, l’éditorialiste a déclaré que «les Français issus de l’immigration étaient plus contrôlés que les autres parce que la plupart des trafiquants sont noirs et arabes… C’est un fait».

Les réactions ne se sont pas fait attendre et la polémique est intéressante.

Intéressante car la liberté d’expression semble un problème. Ce débat philosophique tranche entre deux conceptions.

La première est celle de la défense de la liberté totale d’expression défendue notamment par Voltaire et illustrée par l’apocryphe « Je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu'au bout pour que vous puissiez le dire. » et qui trouve en réalité sa source dans « J'aimais l'auteur du livre de l'Esprit Helvétius. Cet homme valait mieux que tous ses ennemis ensemble ; mais je n'ai jamais approuvé ni les erreurs de son livre, ni les vérités triviales qu'il débite avec emphase. J'ai pris son parti hautement, quand des hommes absurdes l'ont condamné pour ces vérités mêmes. » (Questions sur l'Encyclopédie, article « Homme »).

La seconde est souvent illustrée par Rousseau ou Emmanuel Kant dans la fameuse citation « pas de liberté sans limite ». Ainsi, la liberté d’expression existe mais dans un espace bien délimité.

La France semble préférer la seconde conception à la première. C’est un choix. Mais cela ne fera jamais disparaitre toutes les conceptions, les idées, les théories ou encore les concepts.

La censure ou la condamnation n’ont jamais mené à l’apaisement et à la sérénité. Cela n’a jamais fait disparaître, par exemple, les idées de l’extrême droite, le nazisme ou le communisme stalinien.

Refuser le débat, c’est refuser la confrontation. Et refuser la confrontation, c’est avoir peur de défendre sa conception et sa vision. C’est pour ça que j’ai condamné le boycott contre Dieudonné.

Eric Zemmour a donné sa conception et sa vision de la délinquance. Contestable ou pas, c’est la sienne. Il faut en débattre, comme il faut débattre de tout. Cela ne signifie pas que le débat débouchera sur un consensus. Bien au contraire. Le débat profite toujours à la démocratie car toutes les opinions sont sur la table, à visage découvert.

Je ne suis pas d’accord avec Eric Zemmour car la société française est riche, diverse mais également complexe. Il faudra l’aide de toutes ses composantes pour redresser notre nation. La France doit croire en elle, en sa force et en son destin.

Et la mélancolie française nous fera freiner comme elle freine le cycliste qui s’arrête de pédaler, qui tombe en voyant passer devant lui le peloton.

Interdire une opinion soit disante interdite, c’est finalement renier le débat si cher au 18e siècle sous les Lumières.

Ironie du sort de toute cette histoire, en cas de condamnation, il sera relaxé à coup sûr par la CEDH sur le fondement de l'article 10 de la Convention et dont la jurisprudence favorise une très large expression de l'opinion et de l'expression.



3 commentaires:

  1. Pour être relaxé par la CEDH il doit encore y aller, je ne connais pas les particularités procédurale française, mais chez nous tous les recours en droit national doivent être épuisé.

    Ce qui correspond quand même deux jugements sur le fond (au minimum, peut être plus long si le jugement d'appel n'est pas cassé) et à un renvoi devant le cour de cassation.

    C'est pas sur qu'il aille jusque-la.

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  2. C'est pareil en France.

    La Cour européenne des droits de l'homme dispose d'une compétence subsidiaire en matière de violation des droits de l'homme. Le requérant doit avoir épuisé les voies de recours interne de son État pour engager un recours devant cette juridiction supranationale. Par ailleurs, les requêtes doivent satisfaire certaines conditions pour être déclarées recevables, et examinées au fond. Les requêtes sont nécessairement dirigées contre un État contractant de la Convention.

    L'article 35 de la convention européenne des droits de l'homme établit une condition préalable à la saisine de la Cour européenne des droits de l'homme, l'épuisement des voies de recours interne. Cette condition est la conséquence de la compétence subsidiaire de la juridiction supranationale, conçue comme un organe de contrôle de l'application de la convention. Les juridictions des États signataires sont chargées d'appliquer la convention, et de faire disparaître les violations des droits de l'homme. Pour saisir la Cour, le requérant doit établir l'incapacité des juridictions nationales à remédier aux manquements, en exerçant les recours utiles, efficaces et adéquats, et en invoquant en substance une violation de la convention.

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  3. Enorme ! En 2005, le président de SOS Racisme parlait comme Zemmour !!!

    En 2005, Dominique Sopo, président de SOS Racisme tenait des propos similaires à ceux d'Eric Zemmour pour lesquels il le poursuit en justice aujourd'hui.

    Extrait du livre “SOS antiracisme” écrit en 2005 - Editions Denoël - collection "Indigne" (publication 13 octobre 2005) par le président de SOS Racisme, Dominique Sopo… en vente sur Amazon !

    “L’exemple du traitement de la surdélinquance des étrangers et des jeunes issus de l’immigration est ici éclairant. Longtemps nié en France, ce phénomène n’en était et n’en demeure pas moins réel.(...) Nier une évidence, c’est s’interdire d’en offrir une analyse.”

    Présentation de l'éditeur : “Il existe, en France, un antiracisme bien-pensant. Il est dangereux, car dévoyé. Ce courant a les couleurs de l'antiracisme, il reprend son vocabulaire, il se pare des meilleures intentions. Il prend l'air inoffensif. Ses porte-parole sont des gens respectables. En réalité, cet antiracisme factice ne se soucie pas vraiment de l'égalité entre individus. Car il repose sur une relation viciée, dès le départ, entre d'" ex-colons " et d'" ex-indigènes ". Il se nourrit principalement de cette culpabilité blanche. Il est une perpétuelle action de repentir. L'Etranger ainsi canonisé, la béatitude peut suivre. Et laisser place à toutes les dérives. Joli paradoxe : sous couvert d'antiracisme, de belles âmes tracent le chemin le plus court pour l'exclusion. Méfions-nous des bons sentiments... ” 4ème de couverture.

    ” Il faut souligner que dans la conception exotique de l’antiracisme, l’Etranger est privé de sa propre définition et d’une libre détermination. Il n’est plus un sujet agissant mai un objet de compassion. ” p 14

    “Le discours victimaire occupe pourtant une place loin d’être négligeable chez ceux qui se réfèrent au discours antiraciste. Il l'occupe d’autant plus qu’il est adossé à une lecture marxisante de la société : d’un côté les oppresseurs, de l’autre les opprimés.” P 22

    ”Pour cela, les islamistes savaient pouvoir compter en Europe sur un allié de poids : la mauvaise conscience post coloniale. Le discours antiraciste fut alors dévoyé en prenant en compte cet élément majeur. Pour échapper à toutes critiques de leurs visées réactionnaires et de leurs stratégies d’influence, ces extrémistes entreprirent, en dénaturant profondément la philosophie et les mots de l’antiracisme, de dénoncer une “islamophobie” dont la moindre critique à leur égard aurait été le signe. ” p.78

    Rappelons que Dominique Sopo est président de SOS racisme depuis 2003...

    Ces propos, sur le fond, ne sont guère différents de ceux tenus par Eric Zemmour pour lesquels il est poursuivi, notamment par SOS Racisme. L’UNI dénonce cette tartufferie et demande à SOS Racisme de retirer leur constitution de partie civile contre Eric Zemmour qui n’a fait qu’exprimer le même point de vue que le président de SOS Racisme en 2005.

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