samedi 9 novembre 2013

Débat le lundi 25 novembre - "La SÉCURITÉ pour tous : un enjeu majeur à Courbevoie"




"La SÉCURITÉ pour tous : un enjeu majeur à Courbevoie"

La réunion-débat se déroulera le lundi 25 novembre 2013 de 19h15 à 21h au Restaurant Paparotti (91, Boulevard de la Mission Marchand 92400 Courbevoie)
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Au Faubourg de l'Arche - Courbevoie





Restaurant Paparotti - 01 49 97 77 52
91, Boulevard de la Mission Marchand 
92400 Courbevoie
Au Faubourg de l'Arche
Parking à disposition

Transport le plus proche

Metro - Ligne 1 (Grande Arche)







Rer A (Grande Arche)








Tram - T2 (Les Fauvelles)















Bus - ligne 262, 73, 176 (Les Fauvelles)  





Nos Invités :

Christophe CAUPENNE




















Christophe Caupenne a d’abord été Officier de Police Judiciaire au SRPJ de Versailles - antenne Sud (91) de 1991 à 2000.

- 6 ans d’Inspecteur en Groupe Criminel et 4 ans en Groupe de Répression du Banditisme
- Spécialiste/Correspondant « Œuvres d’Art » auprès de l’Office Central de répression du Vol d’Œuvres et Objets d’Art (1996-1999).

Il devient ensuite commandant 
de police. Il a été pendant 11 ans (2000 à 2011) le chef du groupe "Gestion de crise et négociation" et coordinateur national des négociateurs de la Police nationale pour le ministère de l’Intérieur. Il a été le responsable fondateur de la négociation de l’unité d’élite du RAID (Recherche, Assistance, Intervention, Dissuasion).

Il est l'auteur de « Négociateur au RAID » (Cherche-Midi, 2010).

Christophe Caupenne est, aujourd’hui, gérant de plusieurs sociétés dont  "Caupenne Conseil", Cabinet de Conseil & coaching, Formation et assistance aux entreprises et à leurs Dirigeants.

Mohamed DOUHANE















Mohamed Douhane est commandant de police.

Il est également secrétaire national au sein du syndicat Synergie-Officiers (CFE-CGC), auteur du livre « La Délinquance des mineurs » (édition François Bourin)

Homayra SELLIER










Homayra Sellier préside l’association « Innocence en danger », une ONG qui agit dans onze pays, sur trois continents, pour défendre les enfants victimes de violences sexuelles, favoriser leur reconstruction par la résilience et lutter contre la cyberpédocriminalité.
Innocence en danger (IED) est une association Loi 1901 à but non lucratif, à vocation internationale, déclarée à la préfecture de Paris.

Innocence en danger et été créée pour appliquer le Plan d’Action, rédigé à l’issue de la réunion d’experts des 18 et 19 janvier 1999 tenue à l’UNESCO, sur le thème de « l’Exploitation des enfants, la pornographie impliquant des enfants et la pédophilie sur l’Internet : un défi mondial » Réunion, faisant suite aux démantèlements de réseaux internationaux pédo-criminels reliés par Internet.

Le réseau « Wonderland » notamment comprenait 180 membres répartis sur 46 pays, et exigeait comme ticket d’entrée la production de 10.000 images pédo-pornographiques inédites. Le 2 septembre 1998, l’opération dite « cathédrale » saisit en simultané dans 12 des 46 pays, 750.000 images à caractère pédo-pornographiques et 1.800 vidéos digitales. L’enquête a dénombré 1.236 victimes et fait 107 arrestations en simultané en Allemagne, Australie, Autriche, Belgique, Etats-Unis, Finlande, France, Grande-Bretagne, Italie, Norvège, Portugal, Suède.

Après la publication du Plan d’Action, Federico Mayor, alors Directeur Général de l’UNESCO à nommé Madame Homayra Sellier Présidente du « Mouvement mondial de citoyens pour protéger l’Innocence en danger » le 15 avril 1999.

Innocence en danger est présente dans 5 pays (France, USA, Allemagne, Colombie, Suisse) et partenaire d’associations réparties dans le monde, partageant les mêmes objectifs. IED regroupe des militants, des spécialistes d’Internet, des juristes, des décideurs du monde politique, économique, médiatique dans le but de sensibiliser l’opinion mondiale sur le problème croissant que constitue la pédo-criminalité.


Innocence en danger constitue une force d’actions, de sensibilisation, de propositions, d’éducation et d’informations auprès des organisations gouvernementales ou non, des instances européennes et internationales, des entreprises et de la population (écoles, collectivités locales, groupes de jeunes).
 
Jacques FRATELLIA

















Jacques Fratellia a été élu durant 25 ans à Courbevoie.

- 1983 – 1989 Conseiller municipal
- 1989 – 2008 Maire-Adjoint

Il est père de deux enfants.

Depuis 2008, Jacques Fratellia est Président d’honneur et co-fondateur d’une fondation qui a pour but d’aider les personnes âgées qui n’ont pas les moyens.


Michel CHOPINAUD
 












Michel Chopinaud est membre du conseil syndical de la copropriété des Damiers à Courbevoie la Défense 1.

Inspecteur  Principal de la Jeunesse & des Sports  HEA,  placé auprès de la Fédération française du Sport Adapté depuis 2003 comme Directeur technique national et également depuis 2009 Directeur Général. Il est Secrétaire Général Adjoint du Comité National Paralympique Français  depuis 2006.

Débat Courbevoie 3.0 sur le Sport et ses valeurs avec Arash Derambarsh



Nouvelle édition du club Courbevoie 3.0 créé par Arash Derambarsh, au restaurant La Scène de Courbevoie. Plus d’une centaine de personnes s’étaient déplacées pour assister à ce débat sur le sport et ses valeurs dans la ville.


            Comme à l’accoutumée, c’est le président du club, Arash Derambarsh, qui présente les intervenants avant d’inaugurer le débat du jour : « Nous sommes des enfants gâtés avec ce débat car nous avons tous connu notamment la Coupe du monde 1998. Le sport, cela nous concerne tous car cela implique des valeurs : le civisme, le dépassement de soi, l’émulation, la connectivité… J’ai appris cela, notamment lors de mon expérience de directeur au club de football à Courbevoie. Ces valeurs, on tente de les transmettre aux jeunes, mais aussi en créant de l’intergénérationnel. On essaie aussi que le sport profite à tous, et notamment aux personnes dépendantes et aux handicapés car cela nous concerne tous ».
 
Arash Derambarsh s’exprime ensuite sur la thématique du soir : « L’idée de ce débat est de montrer qu’il n y a pas de frontières entre le monde professionnel et amateur, le sport doit profiter à tous. Il y a 2,5 millions de personnes qui pratiquent le football en France. Pour cela, la ville doit rendre l’accès facile aux infrastructures, qu’on puisse y accéder facilement. Faire du sport, c’est un bien-être physique, c’est du positif pour nous tous. Le but de ce club, c’est de créer de l’interactivité, de l’échange… Bon débat à tous ! »

            Le débat commence avec Frédéric Thiriez, président de la Ligue de Football Professionnel (LFP). Il a publié un livre intitulé "Le foot mérite mieux que ça", aux éditions du Cherche Midi, avec pour sous-titre cette interrogation : « Salaires, violence, racisme, matches truqués ? »
« Où en est-on de la grève dans le football ? », questionne Olivier Coredo, faisant allusion à la grève lancée par les clubs de Ligue 1 et de Ligue 2 pour protester contre la mise en place de la taxation à 75 % sur les hauts revenus.

Frédéric Thiriez, avant de répondre à la question, tient à préciser qu’il est heureux d’être présent ce soir, et qu’il n’est pas venu pour la promotion de son livre (les ventes seront d’ailleurs reversées aux Restos du cœur) : « Je suis venu par amitié pour Arash dont j’apprécie le dynamisme, l’inventivité et le dévouement ». Le patron du foot professionnel réfute le mot « grève » qui concerne les salariés : « Là, ce ne sont pas les footballeurs qui la font. Les clubs ont décidé de faire une journée blanche, une journée sans match. Les stades seront ouverts, on y accueillera des enfants et les joueurs seront présents… Donc ça n’est pas une grève, c’est une journée de démonstration », précise Frédéric Thiriez avant de revenir sur cette fameuse taxe à 75 %.

Le sport doit profiter à tous


« On combat cette taxe. Ce n’est pas un impôt sur les riches (les footballeurs), c’est sur nos clubs et ils sont en difficultés, hormis deux exceptions (le PSG et l’AS Monaco), ça n’est pas juste », rappelle le président de la Ligue avant de poursuivre : « Nous sommes d’accord avec le président Hollande quand il dit que la loi s’applique à tous. On n’a jamais demandé un régime spécial pour le football, nous demandons que cette loi ne soit pas rétroactive et qu’elle ne concerne pas les lois votées il y a deux ou trois ans ».

 Olivier Coredo en profite pour questionner Frédéric Thiriez sur son livre et lui demande si le football français est à la dérive. « On est dans un pays où on fait le procès du football en permanence », répond l’intéressé.
 
Le président de la Ligue tient à rappeler qu’il ne gagne pas d’argent en tant que président de la Ligue de football professionnel. « Je fais partie des 350 000 bénévoles du football français, je gagne ma vie de ma fonction d’avocat ». Dans son livre il se fait le défenseur du football : « c’est un plaidoyer pour le foot, car j’adore ce sport ». Il tient à revenir sur ce que disait Arash Derambarsh : il faut arrêter d’opposer football professionnel et amateur.

« Nos intérêts sont liés, le monde professionnel est une sorte de vitrine notamment pour les jeunes, et inversement, les amateurs sont notre clientèle, notre réservoir de joueurs. Nos 40 clubs font vivre 400 autres », rappelle Frédéric Thiriez avant de préciser que 100 millions d’euros passent du monde professionnel au monde amateur.

Il voudrait qu’on arrête de toujours stigmatiser le football. Il explique qu’en France, il y a un problème de rapport entre l’argent et le sport.

Frédéric Thiriez met en comparaison le monde du cinéma et du théâtre, où deux secteurs existent sans que cela ne choque personne. « Pourquoi condamner cet argent s’il est réparti convenablement entre tous les clubs et permet de faire vivre les amateurs ? », interroge Frédéric Thiriez.

Arrêtons de stigmatiser le football !

« Mais justement, n’est-ce pas dû aux salaires faramineux dans ce sport ? », demande Olivier Coredo.
Frédéric Thiriez désavoue cela. Il tient à rappeler que les footballeurs ne sont pas les sportifs les mieux payés au monde et donne un chiffre : « Sur les dix sportifs les mieux payés au monde, le seul footballeur est classé 9e, loin devant le golf, la formule 1 ou le tennis ! Alors pourquoi continuer à stigmatiser le football ? », questionne-t-il.

Selon Frédéric Thiriez, il semble y avoir une raison. Il se demande si, dans ce mépris, les origines socio-culturelles des footballeurs n’interviennent pas. Et de jeter un pavé dans la mare : « Nos élites françaises n’aiment pas beaucoup nos footballeurs ».
Il met aussi en évidence un tabou : les Français ont un problème avec l’argent

Olivier Coredo poursuit en demandant si tous les fonds en provenance du Moyen-Orient et du Qatar ne renvoient pas une image de corruption.

A cette question, Fréderic Thiriez répond que le football français a besoin d’argent pour offrir un spectacle, payer les joueurs. Le football hexagonal manque d’investisseurs, qu’ils soient français ou étrangers.
« La seule condition, c’est que ces fonds soient propres et durables », précise-t-il. 

Ca n’est pas forcément le cas, répond une personne dans la salle. Frédéric Thiriez tient à ajouter qu’il y a eu par le passé deux ou trois tentatives de fonds douteux et à se justifier sur les fonds en provenance du Moyen-Orient : « Le Qatar est un État très proche de la France, avec lequel nous avons des liens d’amitié et économiques très forts ». Mais cela ne serait-il pas l’envers du décor pour ce micro-État, pointé du doigt notamment pour son double jeu en matière de conditions de travail de ses travailleurs ?

Fréderic Thiriez tient à préciser qu’au-delà des liens forts entre la France et ce pays, l’investissement des qataris en France leur permettrait d’avoir un rayonnement international via le sport. « Le Qatar a fait en France un choix géostratégique par le sport. Un pays qui choisit le chemin du sport plutôt que celui des armes ou de la guerre, n’est-ce pas respectable ? » interroge Frédéric Thiriez.

« Quelles sont les actions à mener pour recentrer les valeurs du football en France, notamment en matière d’image (matches truqués, dopage, sécurité, scandales) ? » demande Olivier Coredo.

La répression et la prévention sont les moyens prônés par Frédéric Thiriez afin de rétablir les valeurs du sport. « La sécurité dans les stades doit être primordiale. On doit s’y sentir en sécurité, beaucoup d’ultras peuvent en témoigner », rétorque le président de la Ligue qui se veut particulièrement répressive sur ces questions. Et en matière de dopage ? « Cela n’est pas de notre ressort, c’est le rôle de l’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD). Nous sommes d’ailleurs la troisième discipline à être contrôlée derrière le cyclisme et l’athlétisme. Nous avons eu 9 cas l’année dernière, mais cela ne concernait pas le monde professionnel ».

En ce qui concerne les matches truqués, Frédéric Thiriez fait référence à l’agence Europol qui avait révélé l’existence de 300 matches truqués. A ce sujet, l’homme se veut rassurant : « J’ai écrit à cet organisme, et ils m’ont confirmé qu’aucun ne concerne la France. Arrêtons donc de critiquer le football français ! »

Le football est à l'image de l'Homme : il est capable du meilleur comme du pire 

En matière de comportement des joueurs de football, Frédéric Thiriez se veut répressif, notamment sur l’affaire de Krysna et se pose en père de famille. Il veut une pratique du sport pour le plaisir et non forcément pour la gagne. « Arrêtons d’exciter nos enfants, la pratique du football doit rester un plaisir ! » Il se pose en défenseur du foot français : « La France est admirée en matière de football en Europe. Nous avons un championnat propre, avec des finances saines, nous servons de modèle ».

Ce qui pousse une personne du public à intervenir en précisant que le comportement des joueurs de football est insupportable, notamment envers les arbitres. Frédéric Thiriez reconnaît ici un problème d’éducation, qui n’existe pas dans le rugby par exemple.
Mais justement, avec la montée du « sport-business », cela ne risque-t-il pas de s’accentuer ?
Encore une fois, le président de la Ligue se veut rassurant et soutient qu’il n’y a pas d’incompatibilité entre le beau jeu et le business. « Il n y pas d’incompatibilité entre l’éthique et l’économique », explique-t-il à la salle.

« Et les médias dans tous cela, quel rôle doivent-il jouer ? », demande judicieusement Olivier Coredo. « Nous multiplions les actions caritatives ou en matière de prévention, sans que cela trouve écho dans la presse », regrette Frédéric Thiriez.

Frédéric Thiriez rappelle également que la France est le pays où le prix des places est le moins cher. Il précise aussi que la sécurité est primordiale, et réfute le terme d’ultra, préférant celui de hooligan : « Ma première obligation est d’assurer la sécurité dans les stades et d’éviter la violence voire la mort comme cela s’est produit dans le passé notamment à Paris, j’ai pris ces décisions et je les assume ».

Une personne dans la salle se félicite justement de ce ménage dans les tribunes, mais critique également les prix des places et milite pour un tarif à bas prix comme au rugby. Frédéric Thiriez précise que l’offre répond à la loi du marché et que la billetterie dépend des clubs, même si la Ligue de Football Professionnel a son mot à dire.

Une autre personne peste contre le football facteur de réussite sociale au détriment de l’école. Frédéric Thiriez met en garde contre cela. Il tient à rappeler que le plus important est de travailler à l’école et invite les éducateurs à jouer leurs rôles. « On demande aujourd’hui au sport de régler tous les problèmes de la société. On ne peut pas régler les problèmes de racisme, d’inégalité, nous n’en avons pas les moyens et cela est inquiétant ».

Contraint à quitter le débat pour raisons professionnelles, Frédéric Thiriez tient à conclure par cette belle formule : « Le football est à l'image de l'Homme, il est capable du meilleur comme du pire ».

 Après la famille et l'école, le sport est le principal facteur de lien social

            Le débat se poursuit avec les autres intervenants. Olivier Coredo se tourne vers le chef de la presse de l’Equipe de France de football, Philippe Tournon, et lui demande s’il se retrouve dans les propos de Frédéric Thiriez.

Philippe Tournon répond par l’affirmative en précisant que le football est victime de son succès et en profite pour donner un chiffre : « 98,3 % des matches se passent sans incident, c’est donc une minorité de matches qui font l’actualité » explique t-il avant de poursuivre : « Après la famille et l'école, le sport est le principal facteur de lien social. L’affaire Zahia ou les émeutes du Trocadéro sont des épiphénomènes ». En homme de presse, il en profite pour critiquer la responsabilité des médias qui, face à la profusion d’informations, n’ont plus le temps de mettre les choses en perspective, de relativiser. Et de préciser : « Le football ne serait pas si populaire s’il n’était pas aussi victime de ses débordements et de ses excès ».

Quelles sont les actions à mener alors ? « On ne va pas refaire les médias ou la société. Les médias vont vers l’audimat, on fait croire aux gens ce qu’on veut et surtout on parle de ce qui fait vendre », martèle Philippe Tournon en rappelant le rôle fondamental que doit jouer l’éducation.

Olivier Coredo se penche vers l’ancien arbitre international de football Joël Quiniou et lui demande quelles sont les valeurs du football : l’image ne se dégrade-t-elle pas ? 

Joël Quiniou explique que l’image du football se dégrade à cause d’une médiatisation qui est toujours à l’affut. Il tient à préciser que, dès ses débuts dans l’arbitrage, en 1968, il y avait déjà de la violence dans les stades. C’est d’ailleurs ce qui l’a poussé à devenir arbitre, car il ne pouvait concevoir cette violence : « Lors de mon premier match, à 17 ans, en amateur, un joueur m’a donné un coup de poing suite à son exclusion ». Il tient à rappeler un match amateur dans le Val-de-Marne, en moins de 15 ans, qui a fait scandale suite à des débordements qui ont été filmés et diffusés sur la toile. Ce que dénonce l’ancien arbitre international, qui tient à préciser : « C’est cette médiatisation qui entraîne de l’amalgame ».

Arash Derambarsh ajoute avec un brin d’humour que Joël Quiniou détient un record, celui du carton rouge sorti le plus rapidement lors d'un match de Coupe du monde : pendant le match Uruguay-Écosse en 1986.

Le sport est en quelque sorte une école de vie 

C'est au tour de Brieux Férot, journaliste à So Foot et membre de l'association Tatane, de se présenter. « Nous avons créé cette association avec l'ancien joueur de football Vikas Dhorasoo il y a un an. C'est un appel pour que le football redevienne un jeu. Nous voulons créer une nouvelle narration du football. Notre appel a déjà été signé par plus de 6 000 personnes », explique le co-fondateur avant de poursuivre : « Ce n'est pas la victoire qu'il faut chercher dans le football. Nous cherchons via Tatane à porter le lien social dans le football, car le projet sportif ne doit pas se limiter à la simple performance ». Son association à créé de nombreux partenariats avec les écoles de clubs avec pour idée centrale la notion de plaisir.

Olivier Coredo se penche vers le basketteur courbevoisien Wilfrid Aka et lui demande si les interrogations du livre de Frédéric Thiriez - salaires, violence, racisme, matches truqués… -concernent également le monde du basket ?

« Le racisme hélas concerne beaucoup de sports », déplore Wilfrid Aka. En ce qui concerne l'argent dans le football, ce basketteur professionnel reconnaît des salaires élevés en NBA, mais en France la profession arrive derrière le rugby. « La pression via la médiatisation fait tourner la tête à beaucoup de joueurs », ajoute le basketteur, avant de raconter une anecdote : « Beaucoup de jeunes me demandent combien je gagne ! » Il milite pour une pratique du sport sans l'idée de compétition ou d’argent.

C'est au tour de l'ancien patineur artistique Philippe Candeloro d'intervenir. L'ex-médaillé olympique demande une reconnaissance de sa profession : « Tous les sports méritent une grande popularité. Tous les sports ont besoin d'être vus à la TV, sinon on risque d'être mis à la porte des médias par manque d'audience ».

En matière de violence, le patinage est plus ou moins épargné (le dernier incident en date a eu lieu au JO de Salt Lake City).
Concernant les études, il milite pour une véritable politique de sport-études : « Il faut prendre les enfants en charge dès qu'ils commencent un sport ». Avant de poursuivre : « Malgré notre notoriété, nous manquons de sponsors. »

Arash Derambrash en profite pour questionner Philippe Candeloro sur la notion de mental. L’ancien médaillé aux Jeux olympiques d'hiver de 1994 et 1998 précise que, dans les grands événements sportifs comme les JO, on ne doit pas flancher et être très fort mentalement.

Sur la médiatisation, le constat est partagé par Louise Menjikoff. Cette jeune femme, membre de l’équipe de France de taekwondo (5e Dan), regrette le manque de médiatisation du taekwondo et le côté voyeuriste des médias : « Ils montrent plus le mauvais côté des choses que les bonnes choses. » Et elle poursuit : « On fait tout pour promouvoir les valeurs du taekwondo et du sport par le bais d'une association qu'on a créée ».

Favoriser la notion de plaisir

Olivier Coredo se tourne vers le médecin du sport à Courbevoie Jean-Christophe Mignot, et le questionne sur cette notion de plaisir. Avant cela, ce médecin du sport aimerait revenir sur les propos de Philippe Candeloro. « C'est très important, ce qu'il vient de dire : il ne faut pas oublier que le sport de haut niveau, ce sont avant tout des histoires d'hommes et de femmes. Le but du sport est de former des hommes et des femmes, c'est en quelque sorte une école de vie », ajoute Jean-Christophe Mignot.
Il regrette cet esprit de compétition du plus haut niveau, où la notion de plaisir n'existe pas : « Zinedine Zidane a raison quand il dit qu'il faut garder son âme d'enfant ». Jean-Christophe Mignot précise que l'élitisme n'est pas forcément une mauvaise chose, si cela sert à tirer les gens vers le haut. Philippe Candeloro tient à ajouter que la notion de plaisir a disparu et que s’il y a des dérives, c'est à cause de la disparition de la notion de respect : « À mon degré, j'essaye d'inculquer des valeurs pour mon sport, notamment via la médiatisation ». 

Olivier Coredo se repenche vers Jean-Christophe Mignot et lui demande quelles actions sont à mener pour remettre les valeurs du sport au centre du débat.

« Le sportif de haut niveau doit être prêt le plus rapidement possible, il y a des logiques financières qui entrent en considération », répond le docteur du sport. En ce qui concerne les plus jeunes, il souligne le rôle fondamental que doit jouer l’éducation. Jean-Christophe Mignot précise également qu’il a créé une association, qui collabore avec des entreprises « afin d’amener le sport aux gens ».

C'est au tour de la naturopathe Céline Touati d'intervenir et de revenir rapidement sur sa profession : « C’est une médecine complémentaire. Les médecins traitent des symptômes, nous on s'occupe de la cause », précise la naturopathe, avant de poursuivre : « Le sport est au cœur de notre considération. On n’agit pas pareil avec des professionnels qu'avec de simples sportifs ». Elle réfute l’idée de ne pas pouvoir faire de sport : selon elle, il faut valoriser la notion de plaisir.

Philippe Tournon précise que tous les autres sportifs jalousent la notoriété du football. Il met en garde contre la tentation de céder aux mêmes dérapages et de citer l’exemple du Soccer (football aux USA) qui ne fait pas recette aux Etats-Unis.

Une personne dans la salle tient à revenir sur la question des retraites des sportifs.

« Nous n'avons pas de statut de sportif de haut niveau », regrette Philippe Candeloro qui milite pour une reconnaissance de ce statut dans le patinage et en profite également pour demander que soit menée une véritable politique de sport-études.

Sur la notion d’élite, Jean-Christophe Mignot tient encore à ajouter : « Tout le monde veut que son enfant soit le meilleur. Vous allez voir un médecin, il faut que ce soit le meilleur. Le sportif de haut niveau entre dans ces considérations ». Avant de mettre en garde : « Notre société associe trop souvent sport et performance ».   
                       
Arash Derambarsh tient à rappeler qu’il faut diversifier la pratique du sport à l’école.

« Les politiques sont-ils sensibles à ces problématiques ? », questionne Olivier Coredo. 
        
A cette question, Joël Quiniou répond « que l'école doit servir de lien (lieu) de formation ». Et milite pour l’instauration d'école d'arbitrages en France ou dans les centres de formation afin de favoriser la notion de respect. Il trouve également qu’on ne considère pas assez le statut de bénévole en France. Il met en évidence l’extrait d’un manifeste contre la violence dans le sport auxquelles ont participé des jeunes élèves : « On peut faire du sport en respectant les joueurs, respecter l'arbitre et accepter le résultat du match ». L’ancien arbitre international reconnaît que la part du sport dans le budget de l'État est dérisoire : « On ne peut pas demander cela aux pouvoirs publics », regrette Joël Quiniou.

Sur la question du sport-études, constat partagé par le basketteur Wilfried Aka : « En France, concilier sport et études est assez compliqué ». Pour Brieux Férot, cela est une question éminemment politique : « Chacun doit prendre ses propres responsabilités sur son domaine de compétences ».

Sur le respect, le médecin Jean-Christophe Mignot tient à rappeler qu’il y a des notions de respect dans le sport notamment dans les arts martiaux. Ce qui pousse Louise Menjikoff à réagir : « La codification veut cela dans notre sport. C'est un respect mutuel ». Avant de poursuivre : « Le sport doit commencer par le respect ».

            C’est au tour du public présent dans la salle de pouvoir interagir avec les invités autour du thème du sport et de ses valeurs dans la ville. Un journaliste de la radio Tropic FM demande à Joël Quiniou s’il n’y a pas un peu trop « d’excès de zèle » de la part des arbitres. 
  
Joël Quiniou tient à rappeler les limites à ne pas franchir : ne pas bousculer un arbitre, ne pas l’insulter : « Il faut être intransigeant et avoir une conduite respectable », rappelle l’ancien arbitre. Une autre personne dans la salle questionne sur la méconnaissance de l’aspect psychologique, vecteur de pression, et demande quelles sont les solutions. Philippe Candelero lui répond qu’il est important d'être pris en charge pour l'aspect mental. Pour la naturopathe courbevoisienne Céline Touati, la pression est vécue de manière différente par chaque sportif. Elle en profite pour vanter les bénéfices de la pratique du sport : « Le sport est une vraie thérapie ». Le sport doit être mis en avant par rapport au bien-être qui en découle, d'après un spectateur du débat ce soir.

« Il ne faut pas parler de performance en sport, mais plutôt d'activité physique, et il faut qu’il soit accessible » tient à préciser Jean-Christophe Mignot.

Constat partagé par Philippe Candeloro : « Les gens pratiquent de plus en plus le sport loisirs, et c’est une bonne chose ». Wilfrid Aka tient à préciser que le plaisir est moindre en compétition car il y a beaucoup de barrières. Sur la notion de plaisir, Brieux Férot rappelle le rôle de l’association Tatane : « Créer de nouvelles règles dans le sport pour permettre un meilleur plaisir ».    

Arash Derambarsh demande judicieusement : « Comment enseigner les valeurs du terrain aux enfants ? » Pour Joël Quiniou, ces valeurs doivent être inculquées par les éducateurs : « il faut qu’ils arrêtent de penser tout le temps à former des cracks ».                                   

Une très bonne réflexion de la part d'un participant au débat qui demande : « Comment intéresser les seniors au sport ? ». Jean-Christophe Mignot insiste sur les vertus thérapeutiques que peut avoir le sport sur l’organisme. « C'est inadmissible et scandaleux que les seniors soient mis de côté, dans le sport comme dans les autres domaines », rappelle Arash Derambarsh qui milite en faveur d’une politique globale pour cette catégorie de la population, trop souvent oubliée. « Il faut faire travailler son corps comme son esprit », ajoute Céline Touati qui est favorable à une pratique du sport à tous les âges.

Dans la salle, Claude Chabeuil, secrétaire générale de l'association des diabétiques des Hauts-de-Seine, milite en faveur de l'activité physique pour être en bonne santé. D’après lui, l’activité physique peut permettre de stabiliser une maladie car : « On vit plus longtemps, mais en moins bonne santé ». 
  
 Arash Derambarsh conclut les débats : « Merci à tous d’être venus ! J’espère que vous avez apprécié ce débat. Ce qu’il faut retenir, c’est qu’il faut garder ces notions de plaisir, de civisme et de sport pour tous, car personne ne doit être mis de côté. Il faut promouvoir le sport, amateur comme professionnel ».

Prochaine édition le lundi 25 novembre sur le thème de la sécurité

Remerciement : Sofien Murat (rédaction) et Cyrus Atory (photos)