Nouvelle édition du club Courbevoie 3.0 créé par Arash Derambarsh, au
restaurant La Scène de Courbevoie. Plus d’une centaine de personnes s’étaient déplacées
pour assister à ce débat sur le sport et ses
valeurs dans la ville.
Comme
à l’accoutumée, c’est le président du club, Arash Derambarsh, qui présente les intervenants avant d’inaugurer
le débat du jour : « Nous sommes des
enfants gâtés avec ce débat car nous avons tous connu notamment la Coupe du
monde 1998. Le sport, cela nous concerne tous car cela implique des valeurs :
le civisme, le dépassement de soi, l’émulation, la connectivité… J’ai appris
cela, notamment lors de mon expérience de directeur au club de football à
Courbevoie. Ces valeurs, on tente de les transmettre aux jeunes, mais aussi en
créant de l’intergénérationnel. On essaie aussi que le sport profite à tous, et
notamment aux personnes dépendantes et aux handicapés car cela nous concerne
tous ».
Arash Derambarsh s’exprime ensuite sur la thématique du soir : «
L’idée de ce débat est de montrer qu’il n
y a pas de frontières entre le monde professionnel et amateur, le sport doit
profiter à tous. Il y a 2,5 millions de personnes qui pratiquent le football en
France. Pour cela, la ville doit rendre l’accès facile aux infrastructures,
qu’on puisse y accéder facilement. Faire du sport, c’est un bien-être physique,
c’est du positif pour nous tous. Le but de ce club, c’est de créer de
l’interactivité, de l’échange… Bon débat à tous ! »
Le
débat commence avec Frédéric Thiriez, président de la Ligue de
Football Professionnel (LFP). Il a publié un livre intitulé "Le foot mérite mieux que ça",
aux éditions du Cherche Midi, avec pour sous-titre cette interrogation : « Salaires,
violence, racisme, matches truqués ? »
« Où en
est-on de la grève dans le football ? », questionne
Olivier Coredo, faisant allusion à la grève lancée par les clubs de Ligue 1 et de Ligue
2 pour protester contre la mise en place de la
taxation à 75 % sur les hauts revenus.
Frédéric Thiriez, avant de répondre à la question,
tient à préciser qu’il est heureux d’être présent ce soir, et qu’il n’est pas
venu pour la promotion de son livre (les ventes seront d’ailleurs reversées aux
Restos du cœur) : « Je suis venu par
amitié pour Arash dont j’apprécie le dynamisme, l’inventivité et le
dévouement ». Le patron du foot professionnel réfute le
mot « grève » qui concerne les salariés : « Là, ce ne sont pas les footballeurs qui la
font. Les clubs ont décidé de faire une journée blanche, une journée sans match.
Les stades seront ouverts, on y accueillera des enfants et les joueurs seront
présents… Donc ça n’est pas une grève, c’est une journée de
démonstration », précise Frédéric
Thiriez avant de revenir sur cette fameuse taxe à 75 %.
Le
sport doit profiter à tous
« On combat cette
taxe. Ce n’est pas un impôt sur les riches (les footballeurs), c’est sur nos
clubs et ils sont en difficultés, hormis deux exceptions (le PSG et l’AS Monaco),
ça n’est pas juste », rappelle le
président de la Ligue avant de poursuivre : « Nous sommes d’accord avec le président Hollande quand il
dit que la loi s’applique à tous. On n’a jamais demandé un régime spécial
pour le football, nous demandons que cette loi ne soit pas rétroactive et
qu’elle ne concerne pas les lois votées il y a deux ou trois ans ».
Olivier Coredo en profite pour
questionner Frédéric Thiriez sur son livre et
lui demande si le football français est à la dérive. « On est dans un pays où on fait le procès du football en
permanence », répond l’intéressé.
Le président de la
Ligue tient à rappeler qu’il ne gagne pas d’argent en tant que président de la
Ligue de football professionnel. « Je
fais partie des 350 000 bénévoles du football français, je gagne ma vie de
ma fonction d’avocat ». Dans son livre il se fait le défenseur du
football : « c’est un plaidoyer
pour le foot, car j’adore ce sport ». Il tient à revenir sur ce que
disait Arash Derambarsh : il
faut arrêter d’opposer football professionnel et amateur.
« Nos intérêts sont liés, le monde
professionnel est une sorte de vitrine notamment pour les jeunes, et
inversement, les amateurs sont notre clientèle, notre réservoir de joueurs. Nos
40 clubs font vivre 400 autres »,
rappelle Frédéric Thiriez avant de préciser
que 100 millions d’euros passent du monde professionnel au monde amateur.
Il voudrait qu’on
arrête de toujours stigmatiser le football. Il explique qu’en France, il y
a un problème de rapport entre l’argent et le sport.
Frédéric Thiriez met en comparaison le
monde du cinéma et du théâtre, où deux secteurs existent sans que cela ne
choque personne. « Pourquoi condamner cet
argent s’il est réparti convenablement entre tous les clubs et permet de faire
vivre les amateurs ? », interroge Frédéric Thiriez.
Arrêtons
de stigmatiser le football !
« Mais justement, n’est-ce pas dû aux
salaires faramineux dans ce sport ? », demande Olivier Coredo.
Frédéric Thiriez désavoue cela. Il tient
à rappeler que les footballeurs ne sont pas les sportifs les mieux payés au
monde et donne un chiffre : « Sur
les dix sportifs les mieux payés au monde, le seul footballeur est classé 9e,
loin devant le golf, la formule 1 ou le tennis ! Alors pourquoi continuer
à stigmatiser le football ? », questionne-t-il.
Selon Frédéric Thiriez, il semble y avoir
une raison. Il se demande si, dans ce mépris, les origines socio-culturelles
des footballeurs n’interviennent pas. Et de jeter un pavé dans la mare : « Nos élites françaises n’aiment pas
beaucoup nos footballeurs ».
Il met aussi en
évidence un tabou : les Français ont un
problème avec l’argent
Olivier Coredo poursuit en demandant si tous les fonds en provenance du
Moyen-Orient et du Qatar ne renvoient pas une image de corruption.
A cette question, Fréderic
Thiriez répond que le football français a besoin d’argent pour offrir un
spectacle, payer les joueurs. Le football hexagonal manque d’investisseurs,
qu’ils soient français ou étrangers.
« La seule condition, c’est que ces fonds soient propres et durables »,
précise-t-il.
Ca n’est pas forcément
le cas, répond une personne dans la salle. Frédéric Thiriez tient à ajouter
qu’il y a eu par le passé deux ou trois
tentatives de fonds douteux et à se justifier sur
les fonds en provenance du Moyen-Orient : « Le Qatar est un État très proche de la France, avec lequel nous
avons des liens d’amitié et économiques très forts ». Mais cela ne serait-il pas l’envers du décor pour ce
micro-État, pointé du doigt notamment pour son double jeu en matière de
conditions de travail de ses travailleurs ?
Fréderic Thiriez tient à préciser qu’au-delà des liens forts entre la
France et ce pays, l’investissement des qataris en France leur permettrait
d’avoir un rayonnement international via le sport. « Le Qatar a fait en France un choix géostratégique par le sport. Un
pays qui choisit le chemin du sport plutôt que celui des armes ou de la guerre,
n’est-ce pas respectable ? » interroge Frédéric Thiriez.
« Quelles
sont les actions à mener pour recentrer les valeurs du football en France, notamment
en matière d’image (matches truqués, dopage, sécurité, scandales) ? » demande Olivier
Coredo.
La répression et
la prévention sont les moyens prônés par Frédéric Thiriez afin de rétablir
les valeurs du sport. « La sécurité
dans les stades doit être primordiale. On doit s’y sentir en sécurité, beaucoup
d’ultras peuvent en témoigner », rétorque le président de la Ligue qui se
veut particulièrement répressive sur ces questions. Et en matière de dopage ?
« Cela n’est pas de notre ressort,
c’est le rôle de l’Agence française de lutte contre le dopage
(AFLD). Nous sommes d’ailleurs la troisième
discipline à être contrôlée derrière le cyclisme et l’athlétisme. Nous avons eu
9 cas l’année dernière, mais cela ne concernait pas le monde
professionnel ».
En ce qui concerne les matches truqués, Frédéric Thiriez fait référence à l’agence Europol qui avait révélé
l’existence de 300 matches truqués. A ce sujet, l’homme se veut rassurant :
« J’ai écrit à cet organisme, et ils m’ont confirmé qu’aucun ne concerne la France.
Arrêtons donc de critiquer le football français ! »
Le
football est à l'image de l'Homme : il est capable du meilleur comme du
pire
En matière de comportement
des joueurs de football, Frédéric
Thiriez se veut répressif, notamment sur l’affaire de Krysna et se pose en
père de famille. Il veut une pratique du sport pour le plaisir et non forcément pour la gagne. « Arrêtons d’exciter nos enfants, la pratique du
football doit rester un plaisir ! » Il se pose en défenseur
du foot français : « La France est admirée
en matière de football en Europe. Nous avons un championnat propre, avec des
finances saines, nous servons de modèle ».
Ce qui pousse une personne du public à intervenir en précisant que le comportement des joueurs de
football est insupportable, notamment envers les arbitres. Frédéric Thiriez reconnaît ici un problème d’éducation, qui
n’existe pas dans le rugby par exemple.
Mais justement, avec la montée du « sport-business »,
cela ne risque-t-il pas de s’accentuer ?
Encore une fois,
le président de la Ligue se veut rassurant et soutient qu’il n’y a pas
d’incompatibilité entre le beau jeu et le business. « Il n y pas d’incompatibilité entre l’éthique et
l’économique », explique-t-il à la salle.
« Et les
médias dans tous cela, quel rôle doivent-il jouer ? », demande judicieusement Olivier Coredo. « Nous multiplions les actions
caritatives ou en matière de prévention, sans que cela trouve écho dans la
presse », regrette Frédéric Thiriez.
Frédéric Thiriez rappelle également que
la France est le pays où le prix des places est le moins cher. Il précise aussi
que la sécurité est primordiale, et réfute le terme d’ultra, préférant celui de hooligan : « Ma première obligation est d’assurer
la sécurité dans les stades et d’éviter la violence voire la mort comme cela
s’est produit dans le passé notamment à Paris, j’ai pris ces décisions et je
les assume ».
Une personne dans
la salle se félicite justement de ce ménage dans les tribunes, mais critique
également les prix des places et milite pour un tarif à bas prix comme au rugby.
Frédéric Thiriez précise que l’offre répond à la
loi du marché et que la billetterie dépend des clubs, même si la Ligue de Football
Professionnel a son mot à dire.
Une autre personne peste contre le football facteur de
réussite sociale au détriment de l’école. Frédéric
Thiriez met en garde contre cela. Il tient à rappeler que le plus important
est de travailler à l’école et invite les éducateurs à jouer leurs rôles. « On demande aujourd’hui au sport de régler
tous les problèmes de la société. On ne peut pas régler les problèmes de
racisme, d’inégalité, nous n’en avons pas les moyens et cela est inquiétant ».
Contraint à quitter
le débat pour raisons professionnelles, Frédéric Thiriez tient à conclure par
cette belle formule : « Le football est à
l'image de l'Homme, il est capable du meilleur comme du pire ».
Après la famille et l'école, le sport est le principal facteur de lien
social
Le débat se poursuit avec les autres
intervenants. Olivier Coredo se
tourne vers le chef de la presse de l’Equipe de France de football, Philippe Tournon, et lui demande s’il se
retrouve dans les propos de Frédéric Thiriez.
Philippe Tournon répond par
l’affirmative en précisant que le football est victime de son succès et
en profite pour donner un chiffre :
« 98,3 % des matches se passent sans incident, c’est donc une
minorité de matches qui font l’actualité » explique t-il avant de poursuivre : « Après la famille et l'école, le sport est le
principal facteur de lien social. L’affaire Zahia ou les émeutes du Trocadéro
sont des épiphénomènes ». En homme de presse, il en profite pour
critiquer la responsabilité des médias qui, face à la profusion d’informations,
n’ont plus le temps de mettre les choses en perspective, de relativiser. Et de
préciser : « Le football ne serait
pas si populaire s’il n’était pas aussi victime de
ses débordements et de ses excès ».
Quelles
sont les actions à mener alors ?
« On ne va pas refaire les médias ou la société. Les médias vont vers l’audimat,
on fait croire aux gens ce qu’on veut et surtout on parle de ce qui fait vendre
», martèle Philippe Tournon en
rappelant le rôle fondamental que doit jouer l’éducation.
Olivier Coredo se penche vers l’ancien arbitre international de football Joël Quiniou et lui demande quelles
sont les valeurs du football : l’image ne se dégrade-t-elle pas ?
Joël Quiniou explique que l’image du football se dégrade à cause d’une
médiatisation qui est toujours à l’affut. Il tient à préciser que, dès ses
débuts dans l’arbitrage, en 1968, il y avait déjà de la violence dans les
stades. C’est d’ailleurs ce qui l’a poussé à devenir arbitre, car il ne pouvait
concevoir cette violence : « Lors de
mon premier match, à 17 ans, en amateur, un joueur m’a donné un coup de poing
suite à son exclusion ». Il tient à rappeler un match amateur dans le
Val-de-Marne, en moins de 15 ans, qui a fait scandale suite à des débordements
qui ont été filmés et diffusés sur la toile. Ce que dénonce l’ancien arbitre international,
qui tient à préciser : « C’est
cette médiatisation qui entraîne de l’amalgame ».
Arash Derambarsh ajoute avec un brin d’humour que Joël Quiniou détient
un record, celui du carton rouge sorti
le plus rapidement lors d'un match de Coupe du monde : pendant le match
Uruguay-Écosse en 1986.
Le
sport est en quelque sorte une école
de vie
C'est au tour de Brieux
Férot, journaliste à So Foot et membre de l'association Tatane, de se
présenter. « Nous avons créé cette
association avec l'ancien joueur de football Vikas Dhorasoo il y a un an. C'est
un appel pour que le football redevienne un jeu. Nous voulons créer une nouvelle
narration du football. Notre appel a déjà été signé par plus de 6 000 personnes »,
explique le co-fondateur avant de poursuivre : « Ce n'est pas la victoire qu'il faut chercher dans le football. Nous
cherchons via Tatane à porter le lien social dans le football, car le projet
sportif ne doit pas se limiter à la simple performance ». Son
association à créé de nombreux partenariats avec les écoles de clubs avec pour
idée centrale la notion de plaisir.
Olivier Coredo se penche vers le basketteur courbevoisien Wilfrid
Aka et lui demande si les interrogations du livre de Frédéric Thiriez -
salaires, violence, racisme, matches truqués… -concernent également le monde du
basket ?
« Le racisme hélas concerne beaucoup de sports », déplore Wilfrid Aka. En ce qui
concerne l'argent dans le football, ce basketteur professionnel reconnaît des
salaires élevés en NBA, mais en France la profession arrive derrière le rugby. « La pression via la médiatisation fait
tourner la tête à beaucoup de joueurs », ajoute le basketteur,
avant de raconter une anecdote : « Beaucoup
de jeunes me demandent combien je gagne ! » Il milite pour une
pratique du sport sans l'idée de compétition ou d’argent.
C'est au tour de l'ancien patineur artistique Philippe
Candeloro d'intervenir. L'ex-médaillé olympique demande une
reconnaissance de sa profession : « Tous
les sports méritent une grande popularité. Tous les sports ont besoin d'être
vus à la TV, sinon on risque d'être mis à la porte des médias par manque
d'audience ».
En matière de violence, le patinage est plus ou
moins épargné (le dernier incident en date a eu lieu au JO de Salt Lake City).
Concernant les études, il milite pour une
véritable politique de sport-études : « Il faut prendre les enfants en charge dès qu'ils commencent un
sport ». Avant de poursuivre : « Malgré notre notoriété, nous manquons de sponsors. »
Arash Derambrash en profite pour
questionner Philippe Candeloro sur la notion de mental. L’ancien
médaillé aux Jeux olympiques d'hiver de 1994 et 1998 précise que, dans les
grands événements sportifs comme les JO, on ne doit pas flancher et être très
fort mentalement.
Sur la médiatisation, le constat est partagé par Louise
Menjikoff. Cette jeune femme, membre de l’équipe de France de taekwondo (5e Dan), regrette le manque de médiatisation du
taekwondo et le côté voyeuriste des médias : « Ils montrent plus le mauvais côté des choses que les bonnes
choses. » Et elle poursuit : « On fait tout pour promouvoir les valeurs du taekwondo et du sport par
le bais d'une association qu'on a créée ».
Favoriser la notion
de plaisir
Olivier Coredo se tourne vers le
médecin du sport à Courbevoie Jean-Christophe Mignot, et le
questionne sur cette notion de plaisir. Avant cela, ce médecin du sport
aimerait revenir sur les propos de Philippe Candeloro. « C'est très important, ce qu'il vient de dire
: il ne faut pas oublier que le sport de haut niveau, ce sont avant tout des histoires
d'hommes et de femmes. Le but du sport est de former des hommes et des femmes,
c'est en quelque sorte une école de vie », ajoute Jean-Christophe
Mignot.
Il regrette cet esprit
de compétition du plus haut niveau, où la notion de plaisir n'existe pas :
« Zinedine Zidane a raison quand il
dit qu'il faut garder son âme d'enfant ». Jean-Christophe
Mignot précise que l'élitisme n'est pas forcément une mauvaise chose,
si cela sert à tirer les gens vers le haut. Philippe Candeloro
tient à ajouter que la notion de plaisir a disparu et que s’il y a des dérives,
c'est à cause de la disparition de la notion de respect : « À mon degré,
j'essaye d'inculquer des valeurs pour mon sport, notamment via la médiatisation ».
Olivier Coredo se
repenche vers Jean-Christophe Mignot
et lui demande quelles actions sont à mener pour remettre les valeurs du sport
au centre du débat.
« Le sportif de haut niveau doit être prêt le plus
rapidement possible, il y a des logiques financières qui entrent en
considération », répond le docteur du
sport. En ce qui concerne les plus jeunes, il souligne le rôle fondamental que
doit jouer l’éducation. Jean-Christophe Mignot précise également qu’il a créé une association, qui
collabore avec des entreprises « afin
d’amener le sport aux gens ».
C'est au tour de la naturopathe Céline Touati d'intervenir et de
revenir rapidement sur sa profession : « C’est une médecine complémentaire.
Les médecins traitent des symptômes, nous on s'occupe de la cause »,
précise la naturopathe, avant de poursuivre : « Le sport est au cœur de notre considération. On n’agit pas pareil
avec des professionnels qu'avec de simples sportifs ». Elle réfute
l’idée de ne pas pouvoir faire de sport : selon elle, il faut valoriser la
notion de plaisir.
Philippe Tournon
précise que tous les autres sportifs jalousent la notoriété du football. Il met
en garde contre la tentation de céder aux mêmes dérapages et de citer l’exemple
du Soccer (football aux USA) qui ne fait pas recette aux Etats-Unis.
Une personne dans la salle tient à revenir sur la
question des retraites des sportifs.
« Nous n'avons pas de statut de sportif de haut
niveau », regrette Philippe Candeloro qui milite pour une
reconnaissance de ce statut dans le patinage et en profite également pour demander
que soit menée une véritable politique de sport-études.
Sur la notion d’élite, Jean-Christophe Mignot tient encore à ajouter :
« Tout le monde veut que son enfant
soit le meilleur. Vous allez voir un médecin, il faut que ce soit le meilleur.
Le sportif de haut niveau entre dans ces considérations ». Avant de
mettre en garde : « Notre
société associe trop souvent sport et performance ».
Arash
Derambarsh tient à rappeler qu’il faut diversifier la pratique du sport à
l’école.
« Les politiques sont-ils sensibles à ces problématiques ? »,
questionne Olivier Coredo.
A cette question, Joël Quiniou répond « que l'école doit servir de lien (lieu) de
formation ». Et milite pour l’instauration d'école d'arbitrages en
France ou dans les centres de formation afin de favoriser la notion de respect.
Il trouve également qu’on ne considère pas assez le statut de bénévole en France.
Il met en évidence l’extrait d’un manifeste contre la violence dans le sport
auxquelles ont participé des jeunes élèves : « On peut faire du sport en respectant les joueurs, respecter l'arbitre
et accepter le résultat du match ». L’ancien arbitre international
reconnaît que la part du sport dans
le budget de l'État est dérisoire : « On ne peut pas demander cela
aux pouvoirs publics », regrette Joël
Quiniou.
Sur la question du sport-études,
constat partagé par le basketteur Wilfried Aka : « En
France, concilier sport et études est assez compliqué ». Pour Brieux Férot, cela est une question éminemment
politique : « Chacun doit
prendre ses propres responsabilités sur son domaine de compétences ».
Sur le respect, le médecin Jean-Christophe Mignot tient à rappeler qu’il y a des notions de
respect dans le sport notamment dans les arts martiaux. Ce qui pousse Louise Menjikoff à réagir : « La codification veut cela dans notre sport.
C'est un respect mutuel ». Avant de poursuivre : « Le sport doit commencer par le
respect ».
C’est
au tour du public présent dans la salle de pouvoir interagir avec les invités autour
du thème du sport et de ses valeurs dans la ville. Un
journaliste de la radio Tropic FM demande
à Joël Quiniou s’il n’y a pas un peu
trop « d’excès de zèle » de
la part des arbitres.
Joël Quiniou tient à rappeler les limites à ne
pas franchir : ne pas bousculer un arbitre, ne pas l’insulter : « Il faut être intransigeant et avoir
une conduite respectable », rappelle l’ancien arbitre. Une autre personne
dans la salle questionne sur la méconnaissance de l’aspect psychologique, vecteur
de pression, et demande quelles sont les solutions. Philippe Candelero lui répond qu’il est important d'être pris en
charge pour l'aspect mental. Pour la naturopathe courbevoisienne Céline Touati, la pression est vécue de
manière différente par chaque sportif. Elle en profite pour vanter les
bénéfices de la pratique du sport : «
Le sport est une vraie thérapie ». Le sport doit être mis en avant par
rapport au bien-être qui en découle, d'après un spectateur du débat ce soir.
« Il
ne faut pas parler de performance en sport, mais plutôt d'activité physique, et
il faut qu’il soit accessible » tient à préciser Jean-Christophe Mignot.
Constat partagé par Philippe Candeloro : « Les
gens pratiquent de plus en plus le sport loisirs, et c’est une bonne
chose ». Wilfrid Aka tient
à préciser que le plaisir est moindre en compétition car il y a beaucoup de
barrières. Sur la notion de plaisir, Brieux
Férot rappelle le rôle de l’association Tatane : « Créer de nouvelles règles dans le sport pour
permettre un meilleur plaisir ».
Arash Derambarsh
demande judicieusement : « Comment enseigner les valeurs du terrain aux
enfants ? » Pour Joël Quiniou,
ces valeurs doivent être inculquées par les éducateurs : « il faut qu’ils arrêtent de penser
tout le temps à former des cracks ».
Une très
bonne réflexion de la part d'un participant au débat qui demande : « Comment intéresser les seniors au sport
? ». Jean-Christophe Mignot
insiste sur les vertus thérapeutiques que peut avoir le sport sur l’organisme. « C'est inadmissible et scandaleux que les seniors
soient mis de côté, dans le sport comme dans les autres domaines », rappelle
Arash Derambarsh qui milite en
faveur d’une politique globale pour cette catégorie de la population, trop
souvent oubliée. « Il faut faire
travailler son corps comme son esprit », ajoute Céline Touati qui est favorable à une pratique du sport à tous les âges.
Dans la salle, Claude Chabeuil, secrétaire générale de l'association des
diabétiques des Hauts-de-Seine, milite en faveur de l'activité physique pour être
en bonne santé. D’après lui, l’activité physique peut permettre de stabiliser
une maladie car : « On vit plus
longtemps, mais en moins bonne santé ».
Arash Derambarsh conclut les débats : « Merci à tous d’être venus ! J’espère
que vous avez apprécié ce débat. Ce qu’il faut retenir, c’est qu’il faut garder
ces notions de plaisir, de civisme et de sport pour tous, car personne ne doit
être mis de côté. Il faut promouvoir le sport, amateur comme professionnel ».
Prochaine édition le lundi 25 novembre sur le thème de
la sécurité
Remerciement : Sofien Murat (rédaction) et Cyrus Atory (photos)
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