jeudi 17 octobre 2013

Courbevoie 3.0 - Education : quel avenir pour nos enfants ?

Courbevoie 3.0 - Éducation : quel avenir pour nos enfants ?

  

C’est la rentrée des classes pour le club Courbevoie 3.0 fondé par Arash Derambarsh.

Beaucoup  de personnes se sont déplacées ce samedi 28 septembre au restaurant Le Valentino situé au centre commercial Charras.

 « Éducation : quel avenir pour nos enfants ? » : telle était la question  proposée par Arash Derambarsh et son équipe. Sujet d’actualité ô combien important pour de nombreuses familles.

« Depuis 1 ans maintenant, on réunit les gens autour du numérique afin de favoriser le bien vivre ensemble » rappelle  Arash Derambarsh avant d’ouvrir le débat du jour : « L’éducation, cela  concerne 20% de la population dans notre ville, cela représente 13000 personnes  » explique le fondateur du club avant de présenter les différents intervenants.
« L’idée de l’école  que l’on se fait tous, c’est celle du  Pacte républicain. Nous avons tous eu un maître ou une maîtresse d’école qui nous a marqués durant notre scolarité. C’est un sujet qui me tient à cœur » précise Arash Derambarsh.
 
Il profite de l’occasion  pour  rappeler  son expérience personnelle : « J’ai eu un parcours scolaire chaotique, avec de nombreux redoublements, on m’a souvent déconseillé de suivre un parcours généraliste car je voulais devenir avocat. Et pourtant très peu m’ont encouragé dans ce domaine ».

Arash Derambarsh tient  à saluer  son ancienne professeure de français  présente dans la salle, madame Nicole Bataille : « C’est un peu grâce à elle si aujourd’hui je suis devenu directeur d’édition car elle m’a donné le goût  pour les lettres ». Avant de lancer le débat du soir sur l’éducation : « Il faut faire en sorte que le jeune d’aujourd’hui, au delà du diplôme, puisse avoir les  outils pour comprendre le monde dans lequel il vit car celui-ci est de plus en plus complexe. C’est que l’on va essayer de faire pour nos jeunes ce soir ».

Olivier Coredo, qui anime les débats, se penche vers Sophie de Tarlé, journaliste à L’Etudiant  afin de revenir sur la réforme Peillon.
« Cette réforme a beaucoup fait parler car elle porte sur les rythmes scolaires » explique la journaliste avant de poursuivre : « L’idée est de proposer aux écoliers de venir 4 jours et demi par semaine au lieu de 4 jours, dans la volonté de réduire les journées afin de les faire sortir plus tôt, l’autre idée est de les faire travailler davantage » Sophie de Tarlé en profite pour donner un chiffre : « En moyenne les écoliers français travaillent 144 jours par an, ce qui est peu comparé aux autre pays de l’OCDE par exemple ».

« Nous sommes passés de 10% à 20% d’élèves en difficultés »
  
Mais l’objectif est-il le bien être de l’enfant ?, questionne Olivier Coredo. « Le problème est la baisse du niveau scolaire, dû  au rythme français particulier » explique la journaliste avant de mettre en exergue d’autres chiffres : «  De 1997 à 2007 nous sommes passés de 10% à 20% d’élèves en difficultés,  d’où cette volonté de réforme. Il faut savoir que cette décision ne concerne que 25% d’écoliers en France car la plupart des communes ont reporté cette décision à 2014, comme à Courbevoie, car cela coûte beaucoup d’argent »

Olivier Coredo donne la parole à Eric Marti qui préside la PEEP Hauts-de-Seine, et lui demande de dresser un bilan de cette réforme dans les Hauts-de-Seine.
Avant de répondre à cette question, Eric Marti tient à rappeler le rôle de la PEEP : « La Peep est l’une des grandes associations de parents d’élèves. Dans les conseils d’écoles, on suit même les élèves dans le supérieur, nous avons 63 associations locales dans les Hauts-de-Seine ». A la question du bilan de cette réforme dans le 92, Eric Marti répond qu’aucune commune n’est passée à la réforme, elles le feront en 2014.

Pourtant les Hauts-de-Seine ne sont pas un département en manque de moyens ? « Il existe des problèmes d’organisations : extra-scolaire et périscolaires » répond  Eric Marti avant de poursuivre : « Paris pouvait l’appliquer puisque il était déjà passé à la semaine de 4 jours, qui était une réforme du temps de Xavier Darcos ».
Eric Marti explique qu’à l’avenir certaines communes du département appliqueront la réforme, d’autres non, car elles ne le veulent pas, pour des raisons d’organisations et d’argents. Mais aussi, du fait que les Hauts-de-Seine sont un département hautement urbanisé, beaucoup de familles préfèrent que leurs enfants restent à l’école afin d’éviter des problèmes de garderie.

Son association, la PEEP, préconise une décentralisation de cette décision : « Le rythme scolaire est différent si on se trouve en zone rurale, on milite dans le sens d‘une décentralisation » ajoute ce parent d’élève.

Olivier Coredo se tourne vers Jean-Luc Brusson au sujet de cette réforme. Cet ex-directeur d’école à Courbevoie milite aussi dans le sens d’une décentralisation : « Les dirigeants d’écoles sont déjà suffisamment malmenés par l’Etat, le ministère, on n’a pas le même travail en campagne qu’à Courbevoie, par exemple, où on a beaucoup plus de travail ».  Il reconnaît néanmoins que cette réforme va dans le bon sens pour l’élève, et qu’il fallait réorganiser la semaine et l’année scolaire de l’écolier, mais il faudrait aller beaucoup plus loin.

C’est au tour de Valérie Cayla d’intervenir. Cette professeure au lycée Montalembert de Courbevoie reconnaît que les jeunes qui arrivent au lycée sont très fatigués. « Jusqu’au collège, on leur impose  beaucoup trop de  choses ; en terminale, ils n’ont plus envie de rien » raconte cette enseignante. Elle préconise  les recommandations de l’Académie de médecine et regrette que la réforme Peillon ne respecte pas ces préconisations sur des sujets comme le sommeil (commencer plus tard par exemple) ou comme les variations de l’activité intellectuelles et les vigilances qui en découlent (en écourtant le temps du midi afin de faire une activité ludique). « La réforme ne répond pas à ses problématiques-là »  regrette l’enseignante.

« Allier le temps scolaire et le périscolaire »


Olivier Coredo se penche vers Dominique Guillouard pour la questionner : « Quel type d’activité périscolaire peut-on faire si on quitte plus tôt ? »
« C’est la grosse problématique de cette réforme : allier le temps scolaire et le périscolaire dans une bonne harmonisation » explique cette directrice de l'école Denfert Rochereau de  Boulogne-Billancourt.
Elle a fait partie d'un groupe de travail au sein de son établissement afin de réfléchir à ces problématiques. « On peut proposer aux enseignants divers ateliers culturels, à des associations ou des animateurs, cependant il faut coordonner tout cela «. Elle suggère également  de favoriser le temps du midi ainsi que les pics d'attention de l'élève, afin de privilégier la fin de matinée et le milieu d'après-midi.
« La ville de Courbevoie est elle prête ? » demande Olivier Coredo
« Courbevoie est en avance, car l'organisation de la semaine est déjà arrêtée » explique Jean-Luc Brusson. Néanmoins  il  réfute l'idée de commencer les cours plus tard comme le suggère Valérie Cayla. « Cela va être délicat pour les parents qui travaillent tôt, ils arrivent même de plus en plus tôt, ajoute ce jeune retraité. Les chronobiologistes expliquent que les performances  intellectuelles sont optimales en fin d’après-midi, entre 18 et 20h : comment allez-vous faire accepter à un enseignant père de famille de venir travailler à ces heures-là ? ».

Quel type d'activité périscolaire peut-on mettre en place, par exemple ? Avant de répondre à la question, Arash Derambarsh ajoute que l'école doit s’adapter au monde dans lequel on vit. Il exprime sa frustration par rapport notamment au fait de ne pas apprendre à jouer réellement à un instrument de musique, excepté la flute à bec. Mais  également dans le domaine du sport où la notion de collectif est importante ou encore le civisme. « Le transfert de savoir est fondamental, c’est la pierre angulaire » insiste Arash Derambarsh avant de poursuivre :  « Les activités périscolaires doivent servir l'enfant, lui apporter quelque chose, et non être une simple garderie ». Il estime que l’instruction de l’anglais est fondamentale et ne devrait plus être considéré comme une langue étrangère. «  Si on ne le comprend pas, on a perdu la bataille dans ce monde de mondialisation. Ce monde a changé, il va très vite, il faut élever les enfants dans le sens d’une autonomie  » précise le président du club.
« Veut-on un avenir souriant pour nos enfants ? Ou doit-on continuer à les fatiguer ? » poursuit Jean Luc Brusson. Avant de faire allusion aux études internationales qui montrent un malaise français en termes d’éducation scolaire. « Pourquoi les élèves français sont-ils les plus malheureux ? » Il insiste sur la notion de plaisir.

« Favoriser la notion de plaisir»

Valerie Cayla va dans ce sens. « Aujourd’hui nous avons des élèves démotivés, la notion de plaisir est importante, nous ne sommes pas là que pour apporter un savoir,  précise l’enseignante. L’école est un partage, il faut donner envie aux élèves de venir nous voir et de partager des choses. »
Elle a travaillé avec le rectorat sur la notion de plaisir dans sa classe de management en organisant des débats culturels. « Cela permet d’échanger, de discuter, on est dans un rôle d’échange » ajoute-elle.
Dans son établissement (le lycée Montalembert de Courbevoie), une tentative d’assouplissement des agendas a été mise en place afin de permettre aux élèves d’avoir  une demi-journée de libre« On s’est rendu compte que les lycéens se sentaient beaucoup mieux, certains se mettent aux sports par exemple » affirme Valérie Cayla.

Arash Derambarsh donne l’exemple d’un professeur de collège qui, suite à une dissertation, avait modifié certaines pages wikipédia et créé des blogs spécifiques en y mettant  de mauvaises informations.  Tous les élèves ont eu des mauvaises notes sauf un qui avait fait l’effort. « Il avait fait des efforts de recherches » explique le président du club.
« Comment penser l’école de demain avec des élèves qui ne pensent plus de la même façon et avec ce monde qui bouge ? » demande Arash Derambarsh à la salle.

Et si l’on arrêtait de parler  d’école qui ne veut pas se réformer, d’élèves fatigués, de qualité d’enseignement à la baisse ?, suggère Olivier Coredo.

Eric Marti  se veut vigilant, notamment sur la notion de transferts de savoirs. En tant que parent d’élèves, il connaît parfaitement les angoisses quotidiennes d’une famille face aux problèmes du quotidien (économique, santé, etc.). Et les craintes que cela peut engendrer, notamment avec une institution qui manque parfois de transparence. « Nous intervenons avec la PEEP  pour améliorer le dialogue » précise l’intéressé.
Selon Eric Marti, «  nous avons des idées figées sur l’école, elle ne peut pas tout apprendre. Être citoyen, c’est le rôle des parents et de la société, les parents sont les premiers instructeurs. » Avec son association, il milite pour l’instauration d’un véritable dialogue favorisant le rôle de chacun et  se félicite de la présence de la PEEP dans de nombreuses instances.

« L’école a un vrai rôle à jouer dans la formation du citoyen » dit en s’opposant Valérie Cayla, avant de poursuivre : « On vient tous d’un milieu différent, l’école doit jouer son rôle même si on en demande parfois trop ».

«  L’école est une grande institution qui fait partie de la formation du citoyen  mais on ne peut se défausser sur elle. Il faut qu’il y ait une notion d’accompagnement des parents et du milieu dans lequel il vit » répond Eric Marti

Jean-Luc Brusson va dans le sens d’Eric Marti et  raconte une anecdote. « Lorsque que j’étais directeur, je me mettais devant la grille et exigeais le bonjour des élèves, mais aussi des parents car ils se doivent de donner l’impulsion ».

Valérie Cayla met en évidence le rôle des femmes qui travaillent énormément en France. « On peut  raccourcir la journée, mais, tant que les femmes travailleront tard, cela posera problème. »
Jean Luc Brusson rappelle que la France est l’un des rares pays en Europe où les gens travaillent encore au bureau à 20h  et invite à réfléchir à ce problème.

Olivier Coredo aborde la question d’une  école à « deux vitesses » notamment avec l’opposition public/privé et se tourne vers Sophie de Tarlé. Celle-ci explique que le privé représente 20% des élèves en France. « Les écoles privées occupent les meilleures places au classement », explique la journaliste. Elle milite pour laisser plus d’autonomie aux écoles publiques.

« Chaque élève doit pouvoir réaliser son rêve »


Arash Derambarsh raconte une autre anecdote. Lors de son passage au lycée, on lui suggéra d’aller en BEP. « Voulant devenir avocat, je questionne le proviseur qui me dit que s’est possible avec le BEP » explique t-il. Avec l’aide de ses parents et de ses proches, il refusera cette proposition. Arash Derambarsh explique « qu’il a vu un rêve s’effondrer » . Suite à cela, il est parti dans le privé, où le proviseur a cru en lui. Il insiste sur une école qui transmet des « ondes positives ». Pour lui, « l’école doit donner les outils pour que chaque élève puisse réaliser son rêve ». Il remercie encore une fois sa professeure de français qui a su croire en lui. « Le BEP n’est pas une tare, bien au contraire, lors que quelqu’un veut réaliser son rêve, on n’a pas le droit de lui dire non » ajoute Arash Derambarsh. Il rapporte une conversation qu’il a eue avec l’astronaute Buzz Aldrin, deuxième homme à avoir marché sur la Lune. « Il m’a expliqué : “On ne m’a jamais dit que c’était impossible d’aller sur la Lune alors qu’en 1964, ça l’était”… »  raconte le président du club.

Valérie Cayla ajoute que, dans son établissement (le Lycée Montalembert), on récupère de nombreux élèves exclus du public et complètement démoralisés. Elle poursuit dans le sens d’Arash Derambarsh : « De quel droit peut-on leur dire qu’ils n’y arriveront pas, car nous avons tous le droit de rêver et de réaliser nos rêves » poursuite l’enseignante.

Faut-il comprendre qu’il n’y a plus d’espoir pour le public?  « Le privé, c’est comme le football : si vous prenez les meilleurs, c’est normal que ca marche » rétorque Jean-Luc Brusson.  Tout en rajoutant : « Il existe aussi des enseignants excellents dans le public ». Sophie de Tarlé explique qu’il existe différentes écoles privées : des écoles d’excellence, d’autres qui acceptent les élèves en difficulté (St Sulpice ou Montalembert). En défenseur de l’enseignement public, Eric Marti  rajoute que l’école publique ne peut avoir une étude objective de l’élève. Il voit d’un bon œil l’existence du secteur privé qui prête plus d’attention à l’individu. Mais il ajoute : « Nous passons énormément de temps en juin, juillet, août à accepter des élèves rejetés du secteur privé et dont personne ne veut ». Cependant la journaliste Sophie de Tarlé tient à nuancer ce débat privé/public : « Aujourd’hui les parents jonglent souvent entre les deux systèmes, ça n’est plus la guerre comme avant ». Elle tient à ajouter que l’État finance également  le secteur privé (le salaire des professeurs), sauf pour les écoles hors contrats.

Après ce débat sur le secteur privé/public, Olivier Coredo aimerait questionner les intervenants sur le rôle que peuvent jouer les communes sur le secteur scolaire, et notamment dans le secteur du périscolaire.
Jean-Luc Brusson explique que cette réforme est une opportunité pour faire bouger les choses et proposer des activités périscolaires de qualité. Sophie de Tarlé suggère l’idée d’un temps périscolaire où l’enfant apprendrait réellement des choses comme la musique ou l’anglais. Elle est favorable à des partenariats, notamment avec des conservatoires.

Pour Arash Derambarsh, les voyages scolaires sont très importants car ils sont vecteurs d’échanges. « Chaque commune doit s’intéresser à l’autres car cela forme la jeunesse ». Même constat pour Dominique Buisserou, qui milite dans le sens d’une valorisation des langues vivantes. Elle regrette le temps des classes européennes, remplacées par les classes d’immersion. Pour Eric Marti, concernant le temps périscolaire, il faut favoriser les échanges avec des personnes qualifiées dans un cadre favorisant.

Les personnes présentes dans la salle ont ensuite pu poser leurs questions. Celine Touati, naturopathe, membre du club Courbevoie3.0 et mère de deux enfants scolarisés dans le privé, raconte que, dans son cabinet, de nombreux parents arrivent fatigués à cause du stress de l’école pour leurs enfants. Les cartables des enfants sont beaucoup trop lourds et il faut revoir la manière d’enseigner des instituteurs.
« Le poids des cartables est un problème récurrent, il y a des dérives surtout en 6ème » avoue Eric Marti. Il milite pour l’allégement des cartables et pour la numérisation des manuels via des tablettes. Pour Sophie de Tarlé  il y a eu beaucoup d’abus avec ces histoires de tablettes : « Beaucoup d’enfants les revendaient sur internet, cela n’a pas tellement servi ». En revanche, elle voit d’un bon œil l’utilisation de tablettes uniquement au sein de l’école. Valérie Cayla explique que, dans son établissement, il y a un ordinateur portable par classe.

« Ne pas  surmener les élèves par des devoirs supplémentaires »

Jean-Luc Brusson se veut plus radical : « Les élèves travaillent à l’école, chez eux ils font ce qu’ils veulent ». Il tient à rappeler que, depuis 1956, les devoirs sont interdits , ce qui n’empêche pas les parents d’en demander auprès des professeurs. « Surmener les élèves par des devoirs supplémentaires, c’est inutile, mais les devoirs peuvent être utiles, simplement pour revoir les fondamentaux » explique Valérie Cayla.

 « Quand un enfant rentre de l’école, il ne se repose pas. On caricature trop cette génération, beaucoup plus intelligente qu’on ne  le pense, même si elle va trop chercher rapidement l’information » répond Arash Derambarsh.

Sophie de Tarlé raconte le calvaire des devoirs, surtout quand on a beaucoup d’enfants en sus de son activité professionnelle. « Les enfants sont les plus stressés d’Europe à l’école, ils n’ont pas l’appartenance que peuvent avoir les élèves américains par exemple » regrette la journaliste.
Dominique Buisserou explique que, lorsqu’elle était enseignante, elle donnait des devoirs minimums pour préserver les acquis. « C’est surtout les parents qui les réclamaient… »

« Favoriser  la valorisation des compétences »

« Nous sommes dans une école en train de se réformer, on va bâtir une école qui va évoluer vers la valorisation des compétences acquises plutôt que de sanctionner » se félicite Eric Marti.
La suppression des notes est-elle d’actualité ? demande Olivier Coredo.
 
« Ce serait le rêve de tous les gouvernements, notamment avec le contrôle continu, même si les parents et les élèves peuvent s’opposer à cela en pensant être dévalorisés » explique Sophie De Tarlé.
Jean-Luc Brusson souhaite qu’une réforme dure plus longtemps et d’arrêter que chaque gouvernement casse ce que le précédent a mis en place.

« Il faut qu’il y ait plus de passerelles entre les filières afin de favoriser les parcours individuels et de bâtir des acquis » plaide Eric Marti, avant de poursuivre : «  Le redoublement est surtout une sanction, il faut changer cela ».
Madame Bataille, ancienne professeure de français, milite pour un changement des programmes qui n’intéressent plus les élèves et pour revenir à la lecture de certains classiques.
Pour le journaliste courbevoisien Jean-Philipe Elie, présent dans la salle, « il faut revenir aux fondamentaux, car 120 000 enfants sortent du système sans diplôme ». 

Sophie de Tarlé reconnaît  le problème : « 14,9 %  des élèves avaient des difficultés à lire en 1997, ils sont passés à 19 % ! Lla France chute chaque année, même en mathématiques où on était bons. » Elle milite également pour le changement de programmes, notamment en français car il n’y a « plus de notion de plaisir ».

Pour Eric Marti on a trop séparé la technique du plaisir « Il faut redonner du plaisir aux élèves ».
Pour Mario, un habitant de Montrouge venu assister au débat, pourquoi ne pas faire comme au Danemark où les notes n’existent pas ?

« Cela ne marchera pas forcement car les élèves demandent des évaluations » lui répond Sophie de Tarlé. Mario souligne également un autre problème, celui des « enfants intellectuellement précoces ». « 30% de ces élèves sortent du système sans diplôme, car l’école est un moule et ils n’en font pas partie » regrette cet homme. Sophie de Tarlé lui répond que l’on met en place dans les écoles publiques depuis 2005 un processus d’accueil de ces élèves, y compris pour ceux atteints de handicaps. Nadia, dans la salle, regrette que les excellents élèves soient mis de côté.

Jean-Luc Brusson rappelle que les enfants, lors de la remise des livrets, regardent systématiquement leurs acquis : « Cela prendra du temps à changer les mentalités » reconnaît cet ex-directeur. 

Vaste débat que cette réforme de l’éducation ! Arash Derambarsh et son équipe espèrent avoir pu apporter des éléments de réponses. Prochain débat le 28 octobre, sur le sport.

Remerciement : Sofien Murat (rédaction)

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